Je m’approchai d’elle, sans qu’elle fît un mouvement, je m’assis et pris celle de ses mains qui reposait sur le canapé.
— Ah ! c’est vous ? me dit-elle avec un sourire.
Il paraît que j’avais la figure bouleversée, car elle ajouta :
— Est-ce que vous êtes malade aussi ?
— Non ; mais vous, souffrez-vous encore ?
— Très peu ; et elle essuya avec son mouchoir les larmes que la toux avait fait venir à ses yeux ; je suis habituée à cela maintenant.
— Vous vous tuez, madame, lui dis-je alors d’une voix émue ; je voudrais être votre ami, votre parent, pour vous empêcher de vous faire mal ainsi.
— Ah ! cela ne vaut vraiment pas la peine que vous vous alarmiez, répliqua-t-elle d’un ton amer ; voyez si les autres s’occupent de moi : c’est qu’ils savent bien qu’il n’y a rien à faire à ce mal-là.
Après quoi elle se leva et, prenant la bougie, elle la mit sur la cheminée et se regarda dans la glace.
— Comme je suis pâle ! dit-elle en rattachant sa robe et en passant ses doigts sur ses cheveux délissés. Ah ! bah ! allons nous remettre à table. Venez-vous ?
Mais j’étais assis et je ne bougeais pas.