quelqu’un, réponds que je ne suis pas rentrée et que je ne rentrerai pas. ” C’était bien là une femme préoccupée de quelque chose et peut-être ennuyée d’un importun. Je ne savais quelle figure faire ni que dire. Marguerite se dirigea du côté de sa chambre à coucher ; je restai où j’étais.
“ Venez ”, me dit-elle.
Elle ôta son chapeau, son manteau de velours et les jeta sur son lit, puis se laissa tomber dans un grand fauteuil, auprès du feu qu’elle faisait faire jusqu’au commencement de l’été, et me dit en jouant avec la chaîne de sa montre :
“ Eh bien, que me conterez-vous de neuf ?
— Rien, sinon que j’ai eu tort de venir ce soir.
— Pourquoi ?
— Parce que vous paraissez contrariée et que sans doute je vous ennuie.
— Vous ne m’ennuyez pas ; seulement je suis malade, j’ai souffert toute la journée, je n’ai pas dormi et j’ai une migraine affreuse.
— Voulez-vous que je me retire pour vous laisser mettre au lit ?
— Oh ! vous pouvez rester, si je veux me coucher, je me coucherai bien devant vous. ”