Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/184

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donnent, et on s’en va un beau jour crever comme un chien, après avoir perdu les autres et s’être perdue soi-même.

— Voyons, madame, calmez-vous, dit Nanine, vous avez mal aux nerfs ce soir.

— Cette robe me gêne, reprit Marguerite en faisant sauter les agrafes de son corsage, donne-moi un peignoir.

Eh bien, et Prudence ?

— Elle n’était pas rentrée, mais on l’enverra à madame dès qu’elle rentrera.

— En voilà encore une, continua Marguerite en ôtant sa robe et en passant un peignoir blanc, en voilà encore une qui sait bien me trouver quand elle a besoin de moi, et qui ne peut pas me rendre un service de bonne grâce.

Elle sait que j’attends cette réponse ce soir, qu’il me la faut, que je suis inquiète, et je suis sûre qu’elle est allée courir sans s’occuper de moi.

— Peut-être a-t-elle été retenue.

— Fais-nous donner le punch.

— Vous allez encore vous faire du mal, dit Nanine.

— Tant mieux. Apporte-moi aussi des fruits, du pâté ou une aile de poulet, quelque chose tout de suite, j’ai faim. ” Vous dire l’impression que cette scène me causait,