— Je suis prêt à vous en pardonner bien d’autres.
— Et vous m’aimez ?
— A en devenir fou.
— Malgré mon mauvais caractère ?
— Malgré tout.
— Vous me le jurez !
— Oui, lui dis-je tout bas.
Nanine entra alors portant des assiettes, un poulet froid, une bouteille de bordeaux, des fraises et deux couverts.
— Je ne vous ai pas fait faire du punch, dit Nanine, le bordeaux est meilleur pour vous. N’est-ce pas, monsieur ?
— Certainement, répondis-je, tout ému encore des dernières paroles de Marguerite et les yeux ardemment fixés sur elle.
— Bien, dit-elle, mets tout cela sur la petite table, approche-la du lit ; nous nous servirons nous-mêmes.
Voilà trois nuits que tu passes, tu dois avoir envie de dormir, va te coucher ; je n’ai plus besoin de rien.
— Faut-il fermer la porte à double tour ?
— Je le crois bien ! et surtout dis qu’on ne laisse entrer personne demain avant midi.