Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/236

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Prudence, debout, regardait les quelques curiosités de mon salon ; Marguerite, assise sur le canapé, réfléchissait.

Quand j’entrai, j’allai à elle, je m’agenouillai, je lui pris les deux mains, et, tout ému, je lui dis : Pardon.

Elle m’embrassa au front et me dit :

— Voilà déjà trois fois que je vous pardonne.

— J’allais partir demain.

— En quoi ma visite peut-elle changer votre résolution ? Je ne viens pas pour vous empêcher de quitter Paris. Je viens parce que je n’ai pas eu dans la journée le temps de vous répondre, et que je n’ai pas voulu vous laisser croire que je fusse fâchée contre vous. Encore Prudence ne voulait-elle pas que je vinsse ; elle disait que je vous dérangerais peut-être.

— Vous, me déranger, vous, Marguerite ! et comment ?

— Dame ! vous pouviez avoir une femme chez vous, répondit Prudence, et cela n’aurait pas été amusant pour elle d’en voir arriver deux.

Pendant cette observation de Prudence, Marguerite me regardait attentivement.