Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

causent cette grande colère ; mais il est bon, il est juste, et il reviendra sur sa première impression. Puis, après tout, que m’importe !

— Ne dis pas cela, Armand ; j’aimerais mieux tout que de laisser croire que je te brouille avec ta famille ; laisse passer cette journée, et demain retourne à Paris. Ton père aura réfléchi de son côté comme toi du tien, et peut-être vous entendrez-vous mieux. Ne heurte pas ses principes, aie l’air de faire quelques concessions à ses désirs ; parais ne pas tenir autant à moi, et il laissera les choses comme elles sont. Espère, mon ami, et sois bien certain d’une chose, c’est que, quoi qu’il arrive, ta Marguerite te restera.

— Tu me le jures ?

— Ai-je besoin de te le jurer ?

Qu’il est doux de se laisser persuader par une voix que l’on aime ! Marguerite et moi, nous passâmes toute la journée à nous redire nos projets comme si nous avions compris le besoin de les réaliser plus vite. Nous nous attendions à chaque minute à quelque événement, mais heureusement le jour se passa sans amener rien de nouveau.

Le lendemain, je partis à dix heures, et j’arrivai vers midi à l’hôtel.