Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/312

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au cou, mais elle pleura longtemps dans mes bras.

Je la questionnai sur cette douleur subite dont la gradation m’alarmait. Elle ne me donna aucune raison positive, alléguant tout ce qu’une femme peut alléguer quand elle ne veut pas répondre la vérité.

Quand elle fut un peu calmée, je lui racontai les résultats de mon voyage ; je lui montrai la lettre de mon père, en lui faisant observer que nous en pouvions augurer bien.

A la vue de cette lettre et à la réflexion que je fis, les larmes redoublèrent à un tel point que j’appelai Nanine, et que, craignant une atteinte nerveuse, nous couchâmes la pauvre fille qui pleurait sans dire une syllabe, mais qui me tenait les mains, et les baisait à chaque instant.

Je demandai à Nanine si, pendant mon absence, sa maîtresse avait reçu une lettre ou une visite qui pût motiver l’état où je la trouvais, mais Nanine me répondit qu’il n’était venu personne et que l’on n’avait rien apporté.

Cependant il se passait depuis la veille quelque chose d’autant plus inquiétant que Marguerite me le cachait.