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XXIV


ce drame n’était pas un drame imaginé à plaisir, mais au contraire une tragédie intime, dont la représentation était toute vraie et toute saignante. Alors on s’inquiéta fort du nom de l’héroïne, de sa position dans le monde, de la fortune, de l’ornement et du bruit de ses amours. Le public qui veut tout savoir et qui sait tout en fin de compte, apprit l’un après l’autre, tous ces détails, et le livre lu, on voulait le relire, et il arriva naturellement que la vérité étant connue, rejaillit sur l’intérêt du récit.

Or voilà comme il se fait, par un bonheur extraordinaire, que ce livre imprimé avec le sans-gêne d’un futile roman, à peine destiné à vivre un jour, se réimprime aujourd’hui, avec tous les honneurs d’un livre accepté de tous ! Lisez-le, et vous reconnaîtrez dans ses moindres détails l’histoire touchante dont ce jeune homme si heureusement doué a écrit l’élégie et le drame avec tant de larmes, de succès et de bonheur.

Jules Janin.