Page:Dumas fils - La Dame aux camélias, 1852.djvu/388

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» On m’a veillée toutes les nuits. Je ne pouvais plus respirer. Le délire et la toux se partageaient le reste de ma pauvre existence.

» Ma salle à manger est pleine de bonbons, de cadeaux de toutes sortes que mes amis m’ont apportés. Il y en a sans doute, parmi ces gens, qui espèrent que je serai leur maîtresse plus tard. S’ils voyaient ce que la maladie a fait de moi, ils s’enfuiraient épouvantés.

» Prudence donne des étrennes avec celles que je reçois.

» Le temps est à la gelée, et le docteur m’a dit que je pourrai sortir d’ici à quelques jours si le beau temps continue. »


            « 8 janvier.

» Je suis sortie hier dans ma voiture. Il faisait un temps magnifique. Les Champs-Élysées étaient pleins de monde. On eût dit le premier sourire du printemps. Tout avait un air de fête autour de moi. Je n’avais jamais soupçonné dans un rayon de soleil tout ce que j’y ai trouvé hier de joie, de douceur et de consolation.