Aller au contenu

Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Armand.

Rentrez si bon vous semble ; moi, je vous demande la permission de rester ici.

Marguerite.

Parce que ?

Armand.

Parce que votre gaieté me fait mal.

Marguerite.

Voulez-vous que je vous donne un conseil ?

Armand.

Donnez.

Marguerite.

Prenez la porte et sauvez-vous, si ce que vous me dites est vrai ; ou bien aimez-moi comme un bon ami, mais pas autrement. Venez me voir, nous rirons, nous causerons ; mais ne vous exagérez pas ce que je vaux, car je ne vaux pas grand’chose. Vous avez un bon cœur, vous avez besoin d’être aimé ; vous êtes trop jeune et trop sensible pour vivre dans notre monde ; aimez une autre femme, ou mariez-vous. Vous voyez que je suis bonne fille, et que je vous parle franchement.



Scène XI

Les Mêmes, PRUDENCE.
prudence, entr’ouvrant la porte.

Ah çà ! que diable faites-vous là ?

Marguerite.

Nous parlons raison ; laissez-nous un peu, nous vous rejoindrons tout à l’heure.

Prudence.

Bien, bien ; causez, mes enfants.