Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome I.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Prudence.

Oui.

Marguerite.

L’avez-vous vu amoureux quelquefois ?

Prudence.

Jamais.

Marguerite.

Votre parole !

Prudence.

Sérieusement.

Marguerite.

Si vous saviez quel bon cœur il a, comme il parle de sa mère et de sa sœur !

Prudence.

Quel malheur que des gens comme ceux-là n’aient pas cent mille livres de rente !

Marguerite.

Quel bonheur, au contraire ! au moins, ils sont sûrs que c’est eux seuls qu’on aime. (Prenant la main de Prudence et la mettant sur sa poitrine.) Tenez !

Prudence.

Quoi !

Marguerite.

Le cœur me bat, vous ne sentez pas ?

Prudence.

Pourquoi le cœur vous bat-il ?

Marguerite.

Parce qu’il est dix heures et qu’il va venir.

Prudence.

C’est à ce point-là ? Je me sauve. Dites donc ! si ça se gagnait !