Page:Dumas fils - Théâtre complet, 1898 - Tome VII.djvu/18

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16 LA PRINCESSE DE BAGDAD. difficile de trouver trois hommes plus aimables et plus spirituels, mais nous avons une telle habitude de nous voir que nous ne nous amusons plus du tout quand nous sommes seuls ensemble. Donc, si après nous avoir eus depuis sept heures, vous trouvez qu’en voilà assez, dites- nous-le tout bonnement. Nous allons remonter en voi¬ ture et nous en aller au cercle où nous ferons une bonne partie de baccara ; nous tâcherons, Godler et moi, de gagner une centaine de mille francs à ce millionnaire de Nourvady ; ça le déridera peut-être un peu. LIONNETTE. Messieurs, je vous fais toutes sortes d’excuses. Tls’agis- sait d’une affaire imprévue, importante. (Elle présente Richard.) Maître Richard, avoué, un vieil ami à moi. (Elle présente les hommes.) Monsieur de Trévelé, monsieur Godler, monsieur Nourvady. (Les hommes saluent.) Et maintenant, pour vous remettre de toutes vos fatigues et de°tous vos chagrins, je vais vous offrir une tasse de thé, ou de café glacé ou de chocolat. Elle s’est approchée delà table, sur laquelle, pendant cette tirade, les domestiques ont apporté les objets désignés. RAOUL, entrant avec sa gouvernante, qui reste près de la porte, et allant à sa mère. Maman ! LIONNETTE. Messieurs, voici monsieur mon fils, que je vous demande « 

la permission de vous présenter. Salue, Raoul. Raoul salue déjà comme un homme du monde en réunissant ses talons et en baissant la tête, Trévelé et Godler l’embrassent, Nourvady lui baise la main après avoir hésité un moment. Raoul revient à sa mère qui l’embrasse en le prenant par le cou. RAOUL. Prends garde, tu vas me chiffonner mon col.