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Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/156

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LES GARIBALDIENS

ans, mon sillon dans le Nord, je le laisse aujourd’hui dans le Midi. C’est vous que l’on applaudit en moi du mont Elbrouz au mont Etna. — Sois ingrate, France, tu le peux ; le reste du monde est reconnaissant !

Il y a un jour comme celui auquel j’assiste, non pas dans un an, non pas dans un siècle, mais dans la vie d’un peuple !

Les prisonniers, en sortant de chez Garibaldi, sont venus me faire visite avec leurs mères, leurs femmes, leurs sœurs. La femme de l’un d’eux, la baronne Riso, est la fille de mon vieil et loyal ami du Hallay, le juge de camp de toutes les affaires d’honneur.


20 juin au soir.

En vérité, il y a une justice céleste.

Un grand rassemblement débouche de la rue de Tolède. Une cinquantaine d’hommes, au milieu de ce rassemblement, sont armés de torches ; ils roulent, à coups de pied, un objet informe qu’ils huent, qu’ils insultent, qu’ils sifflent ; ils viennent sous mes fenêtres, et, là, dansent autour de cet objet que chaque danseur frappe du pied.

Paul Parfait, Édouard Lockroy et deux ou trois autres de mes compagnons descendent pour savoir quel est cet objet.