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LES GARIBALDIENS

France, le comte a fait venir un des campieri du marquis de San-Marco, homme de cinquante-cinq à soixante ans, qui a personnellement connu Fra Diavolo.

Voici ce que cet homme nous a raconté :

Fra Diavolo naquit à Carini vers la fin de l’autre siècle ou le commencement de celui-ci ; il se nommait de son nom véritable Antonio Borzetta.

Il avait un frère cadet du nom d’Ambrozio.

Son père était propriétaire.

Poursuivi trop sévèrement par la justice pour des escapades de jeunesse, il se jeta dans la montagne et se fit bandit.

En six mois, sa réputation fut telle, qu’on ne lui donna plus que le nom de Fra Diavolo.

Un bandit renfermé dans les prisons de Palerme fit dire au vice-roi que, si on voulait lui donner la liberté, il se chargeait de livrer Fra Diavolo mort ou vif.

On risquait, en se fiant à la parole du bandit, qu’il ne tînt pas sa parole ; mais, en ne s’y fiant pas, on risquait bien davantage : c’était de ne pas prendre Fra Diavolo, qui, chaque jour, se signalait par quelque nouveau méfait.

On fit donc sortir le bandit de prison ; il se nommait Mario Granata et était de Misilmeri.

Le vice-roi lui demanda ce qu’il désirait comme