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LES GARIBALDIENS

avaient dû dresser une tente et m’attendre avec une chaloupe.

Ils étaient au rendez-vous.

Le général s’attendait à une sortie des Napolitains pendant la nuit, et il avait, en conséquence, donné l’ordre de garder vigilamment les portes de la ville donnant sur le château, et de dresser des barricades.

Avant de me mettre en route, je voulus juger par mes yeux où en étaient ses ordres. Je visitai les portes de la ville donnant sur le château ; une sentinelle, tombant de fatigue, les gardait au milieu d’une quinzaine d’hommes endormis. La sentinelle était obligée de marcher continuellement pour ne pas se laisser aller au sommeil, et encore elle dormait debout.

Quant aux barricades, on avait traîné au travers de la rue quelques tables, quelques chaises, quelques planches, par-dessus lesquelles pouvait sauter un enfant ; puis les barricadeurs étaient tombés sur leur ouvrage à peine commencé et s’étaient endormis.

Les braves gens, comme les Spartiates de Léonidas, pensaient que leurs poitrines étaient des remparts suffisants pour arrêter l’ennemi.

Je quittai la ville en priant Dieu qu’il ne vînt pas à l’idée du général Bosco de faire une brèche à ces vivants et inébranlables remparts.