Pendant que nous causions sous la tente du pont, il se leva tout à coup.
Un bâtiment à vapeur, venant du côté de Palerme, doublait la pointe de Milazzo.
Avec son coup d’œil de marin, Garibaldi le reconnut.
— C’est lui ! s’écria-t-il.
Et, me tendant la main :
— Au revoir, me dit-il ; retournez à Palerme, travaillez-y de votre mieux pour notre cause ; moi, j’ai affaire à bord de ce bâtiment.
Nous nous embrassâmes ; il descendit à terre.
Un cheval l’attendait. Il s’enfonça dans les rues de Milazzo et ne reparut sur la jetée qu’un quart d’heure après.
Pendant ce temps, le bâtiment à vapeur s’était approché et ma goëlette avait appareillé.
Tous mes matelots s’accordaient à reconnaître le nouvel arrivant pour anglais, mais lui s’obstinait à ne pas arborer de pavillon.
À la vue du bâtiment, tous les bateliers siciliens, espérant un débarquement de passagers, s’étaient mis à ramer vers le paquebot mystérieux.
Au moment où ils n’en étaient plus qu’à cent mètres et où nous n’en étions plus nous-mêmes qu’à cinquante, un léger nuage de fumée apparut sur la plate-forme du château, et, en même temps, nous