Les deux bâtiments étaient partis, le Franklin commandé par Orrigoni, vieil ami d’exil de Garibaldi, le Torino par le capitaine Berlingieri. Ces deux bâtiments devaient être escortés par le bateau à vapeur sarde le Mozambano. Le Mozambano sortit, en effet, avec eux, du golfe de Palerme, les escorta quelque temps ; mais, la nuit venue, il disparut à la hauteur du cap San-Vito.
Tout alla bien jusqu’à Syracuse.
À la hauteur de Syracuse, le Torino fit signe au Frankhin de stoper.
Le Franklin stopa.
Alors un canot Se détacha du Torino, et vint à bord du Franklin.
Il portait le colonel Eberhard, chef de l’expédition du Torino. Le colonel venait proposer à Orrigoni de débarquer à Nato au lieu de débarquer à Taormina, ayant su, disait-il, que toute la côte, de la Scaletta à Taormina, était gardée par des croisières napolitaines.
Comme Orrigoni doutait de la véracité de cette nouvelle, on proposa de s’arrêter à Catane et d’y prendre langue. Orrigoni parut accéder à la proposition ; mais, arrivé à la hauteur de Catane, au lieu de mettre le cap sur la ville, il continua vers sa destination.
Le Torino hésita un instant et le suivit.