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Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/292

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LES GARIBALDIENS

— Et les canons ? ont demandé les portefaix.

— Bon ! a répondu un artilleur, don Peppino n’en avait pas, nous lui avons donné les nôtres.

J’ai fait hier une visite à l’amiral anglais ; sa frégate est encombrée de sacs d’argent ; chacun porte à son bâtiment tout ce qu’il possède en numéraire.

J’expédie un courrier à Garibaldi pour lui dire l’état de la ville.

Cette nuit, le ministre de la guerre Pianelli a ordonné à deux bataillons et à une batterie d’artillerie de se tenir prêts ; trois fois ils ont été embarqués, trois fois débarqués ; ils sont définitivement restés à Naples.


La goëlette est un véritable bureau d’enrôlement. Déserteurs et volontaires y arrivent ; j’expédie le tout à Garibaldi.

Rien de plus extraordinaire que le spectacle qui s’accomplit sous nos yeux. Un trône en dissolution ne tombe pas, ne croule pas, il s’affaisse. Ce pauvre petit roi ne comprend rien à l’engloutissement de sa personne dans le sable mouvant de cette étrange révolution. Il se demande ce qu’il a fait, d’où vient que personne ne le soutient, pourquoi personne ne l’aime.

Il cherche à reconnaître la main invisible qui pèse sur sa tête.