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LES GARIBALDIENS

homme, d’ailleurs, n’en fait aucun mystère ; sous prétexte de réunir ce qui n’a jamais été uni, il veut nous faire Piémontais pour mieux nous décatholiser, et, la religion détruite, établir sur ses ruines un gouvernement républicain sous la féroce dictature d’un Mazzini, dont il sera le bras et l’épée.

» Mais, sire, depuis des siècles, nous sommes Napolitains ; Charles III, votre immortel aïeul, nous arracha au joug étranger ; nous voulons rester, vivre et mourir Napolitains, avec cette belle et sage civilisation que ce grand roi nous a donnée. Eh quoi ! Le fils de Ferdinand II ne pourrait tenir d’une main ferme le sceptre qu’il a hérité de son père de glorieuse mémoire ! le fils de la vénérable Marie-Christine nous abandonnerait lâchement à son ennemi ! François II enfin, notre bien-aimé souverain, n’aurait pas le courage et la force du plus humble des rois ! Non, sire, non : cela ne peut pas être.

» Sire, sauvez donc votre peuple, nous vous le demandons au nom de la religion qui vous a sacré roi, au nom des lois héréditaires qui vous ont donné le sceptre de vos ancêtres, au nom du droit et de la justice, qui vous font un devoir de veiller continuellement à notre salut et, s’il est nécessaire, de mourir pour racheter votre peuple.

» Or, nous vous le disons, sire, la patrie est en danger, et à grands cris demande quatre choses