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Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/341

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LES GARIBALDIENS

— Voyez-vous ce bâtiment ? me dit-il.

— Oui.

— Eh bien, je voudrais le prendre.

— L’idée est bonne ; mais comment le prendrez-vous ?

— Avec le mien, donc !

— Est-ce que vous avez des canons à bord ?

— Pas un.

— Eh bien, alors ?

— Eh bien, alors, ce soir, à la nuit close, j’entre dans le port, je vais comme pour jeter l’ancre à la hanche de bâbord ou de tribord du vapeur ; je fais une fausse manœuvre, et, tout en criant : « Gare ! » mes hommes sautent de mon bord sur le sien, font l’équipage prisonnier, amarrent le bâtiment à mon bateau, le font filer sur son ancre, l’emmènent au large, et, tout en l’emmenant, le chauffent… Une fois chauffé, bonsoir ! c’est le meilleur marcheur des trois vaisseaux napolitains ; aucun n’est capable de le rejoindre.

— Et le vôtre ?

— Le mien file treize nœuds par le beau temps.

— Et par le mauvais ?

— Par le mauvais, c’est autre chose : il sombre. Je vous l’ai dit, c’est un bateau de rivière qui, par un gros temps, ne tiendrait pas la mer.