— Lesquels ?
— Deux déserteurs napolitains qui ne peuvent aller à terre sans être fusillés ; vous êtes sûr que ceux-là ne se laisseront pas prendre.
— Où sont-ils ?
— Les voilà.
Je lui montrai l’homme assis près de nous sur le tillac, et son compagnon, qui causait avec mes matelots à l’avant.
Puis, pendant qu’il prenait ses mesures avec mon capitaine, j’expliquai à mes deux hôtes que je leur avais trouvé ce qu’ils avaient tant paru désirer : une occasion de s’éloigner de Naples.
La chose parut médiocrement plaire à l’homme du tillac ; l’autre, au contraire, accepta de tout son cœur.
Pilotti n’avait pas de temps à perdre. Il devait prendre le petit bateau d’Ischia, qui fait le service entre Naples et l’île, et, à Ischia, une barque avec laquelle il se mettrait à la recherche de son vapeur.
On voyait poindre la fumée du bateau d’Ischa, qui en un instant fut à portée de la voix de la goëlette. Nous le hélâmes ; il s’arrêta. Pilotti descendit dans la barque qui l’avait amené, suivi des deux Napolitains.
Mais, en descendant, le dernier, l’homme du tillac, s’y prit si maladroitement, qu’il tomba à la mer.