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LES GARIBALDIENS

Liborio Romano se mit à rire.

— Monseigneur, dit-il, à l’heure qu’il est, nos soldats ne veulent plus se battre pour nous ; je doute donc fort que, ne voulant plus se battre pour nous, ils veuillent se battre pour le pape.

— Mais alors, dit le nonce tout effaré, que voulez-vous que fasse Sa Sainteté ?

— Sa Sainteté fera ce que fait le roi François, elle se résignera à perdre son pouvoir temporel, et, plus heureuse que le roi François, il lui restera encore le plus bel héritage des papes, puisque c’est celui qu’ils tiennent de Jésus-Christ : son pouvoir spirituel.

— Voilà votre réponse ?

— En toutes lettres.

— Dans ces circonstances, que me reste-t-il à faire, à moi ?

— Une seule chose.

— Laquelle ?

— Il vous reste à bénir trois personnes.

— Qui sont-elles ?

— Le roi Victor-Emmanuel, le général Garibaldi et votre serviteur Liborio Romano.

Le nonce sortit furieux, en marmottant des paroles qui étaient loin de ressembler à une bénédiction,

Le lundi, l’agitation reprit juste où l’avait laissée le samedi.