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LES GARIBALDIENS

Je n’ai tué personne de la famille du roi de Naples ; mais mon père, à son retour d’Égypte, fait prisonnier par surprise à Tarente, fut enfermé dans les cachots de Brindisi avec le général Manscourt et le savant Dolomieu.

Là, tous trois furent empoisonnés par ordre de l’aïeul du roi actuellement régnant ; Dolomieu en mourut, Manscourt en devint fou, mon père y résista et ne succomba que six ans après, d’un cancer à l’estomac. Il avait quarante ans.

En 1835, j’entrai en Sicile malgré le père du roi régnant ; je m’y mis en communication avec les carbonari de Palerme, et particulièrement avec le savant historien Amari, ministre depuis en 1848.

À cette époque, je reçus, des mains des patriotes siciliens, tout un plan d’insurrection, un état des forces dont la Sicile pouvait disposer, un relevé des sommes auxquelles pouvait monter l’impôt. J’avais mission de remettre ces documents au frère du roi, le comte de Syracuse, qui, un instant lieutenant de son frère en Sicile, s’y était fait adorer.

Je rapportai à Naples ce plan, cousu dans la doublure de mon chapeau ; j’eus un rendez-vous avec le comte de Syracuse, la nuit, sur la promenade de Chiaïa, au bord de la mer, sans qu’il sût le motif de ce rendez-vous.