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LES GARIBALDIENS

dans ce palais, j’écrirais la relation de la prise de Palerme par Garibaldi, l’eût étonné bien davantage encore.

Rien de plus vrai pourtant.

C’est dans la chambre du gouverneur Castelcicala, et sur son bureau même, que je vais vous raconter les fabuleux événements qui viennent de s’accomplir.

D’abord, et s’il vous plaît, reprenons les choses où nous les avons laissées.

Vous n’avez point oublié, n’est-ce pas ? que je rame vers le quai dans la barque d’un marchand de fruits.

Je saute à terre ; je suis près de baiser, comme Brutus, ce sol que je ne croyais jamais revoir et qui me reçoit parce qu’il s’est fait libre.

Ô liberté ! grande et sublime déesse, seule reine que l’on proscrit, mais qu’on ne détrône pas ! tous ces hommes avec ces fusils, ce sont tes enfants ; il y a huit jours, ils étaient tristes et avaient la tête courbée ; maintenant, ils sont gais, ils ont la tête haute.

Ils sont libres !

Et ceux-là, avec des blouses rouges, qui courent çà et là à cheval, à pied, qu’on embrasse, dont on serre les mains, à qui l’on sourit ; ceux-là, ce sont les sauveurs, ceux-là, ce sont les héros !

Ô Palerme ! Palerme ! c’est véritablement aujour-