Aller au contenu

Page:Dumas les garibaldiens revolution de sicile 1861.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
LES GARIBALDIENS

Nous arrivâmes à la magnifique cathédrale bâtie par Roger ; une des statues, debout sur le mur qui enclôt l’édifice, a eu la tête emportée par un boulet de canon ; les autres sont criblées de balles.

En face de la cathédrale, la maison du consul de Naples à Londres, brûlée par les Napolitains eux-mêmes, qui s’y sont retranchés et défendus et qui l’ont brûlée en se retirant, fume et s’écroule.

— Tenez, justement, voici mon père, me dit Menotti.

Vous savez qu’à la naissance de son fils, Garibaldi a voulu lui donner, non point un nom de saint, mais un nom de martyr.

En même temps que je tournais les yeux sur le général, il tournait les yeux sur moi.

Il poussa un cri de joie qui m’alla droit au cœur.

— Cher Dumas, dit-il, vous me manquiez.

— Aussi, vous le voyez, je vous cherche. Mes compliments, mon cher général.

— Ce n’est point à moi qu’il faut les faire, c’est à ces hommes-là ; quels géants, mon ami !

Et il me montrait ceux qui l’entouraient, faisant, comme toujours, ruisseler sa gloire sur ses voisins.

— Et Turr ?

— Vous le verrez ; c’est le brave des braves ! Vous ne sauriez croire ce qu’il a fait. Quelles splendides individualités que ces Hongrois !