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LES GARIBALDIENS

fois, pour l’intelligence des faits, jeté un regard sur ce qui se passait en Sicile.

Dès le commencement de la guerre de 1859, il fut facile de voir qu’une vive agitation pénétrait jusqu’au cœur de la Sicile et, dans un frémissement commun, rapprochait les trois classes bien tranchées de la société, nobles, bourgeois, peuple.

Le directeur de la police était alors Salvator Maniscalco, devenu si tristement célèbre depuis. Il sortait de la gendarmerie, était l’enfant gâté de Del Caretto, dont il faisait la police personnelle. Il vint en Sicile avec le prince de Satriano, fils du célèbre Filangieri, en qualité de prévôt de l’armée ; bientôt il obtint la surveillance de la ville. Enfin, ne s’arrêtant point dans sa marche, il fut nommé, quelque temps après, directeur général de la police de l’île.

C’était donc à lui qu’incombait, en cette qualité, la compression du mouvement qui menaçait de s’opérer.

Les débuts de Maniscalco à Palerme avaient été tout à son avantage. Instruit, courtois, plein d’égards pour l’aristocratie, les salons les plus sévères sous le rapport de l’étiquette l’avaient accueilli ; seulement, l’heure était venue où il fallait choisir entre les relations de société et les ordres qu’il prétendait avoir reçus du gouvernement. Il opta pour ce dernier.

Tout le monde conspirait à Palerme, sinon acti-