En s’approchant du télégraphe, dont il a ordre de couper les fils, le lieutenant fait fuir l’employé, qui abandonne son bureau en y laissant le brouillon d’une dépêche conçue en ces termes :
« Deux bateaux à vapeur avec le pavillon sarde viennent d’entrer dans le port et débarquent des gens armés. »
La dépêche est adressée au comité militaire de Trapani.
Au moment où il lit cette dépêche, le lieutenant s’aperçoit que l’on y répond.
Un de ses hommes qui connaît la langue télégraphique traduit la réponse ainsi :
« Combien sont ces hommes, et dans quel but débarquent-ils ? »
L’officier répond :
« Je m’étais trompé ; les deux bateaux à vapeur sont des bateaux marchands chargés de soufre et venant de Girgenti. »
Le télégraphe marche de nouveau et rapporte cette réponse :
« Vous êtes un imbécile ! »
L’officier pense alors que le dialogue a assez duré ; il coupe les fils et revient rendre compte à Turr de ce qui s’est passé.
Pendant ce temps, la 8e compagnie a débarqué et s’est postée à la porte de la Marine.