Page:Dumersan et Brazier - Monsieur Cagnard ou les Conspirateurs.djvu/13

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Delaune.

C’était par politique.

Manique.

C’est comme on a dit bien des horreurs de M. Joseph Lebon. Eh bien ! moi, je l’ai vu chez le père Duchesne, qu’était M. Hébert, un jeune homme charmant. Dans son journal il jurait comme un renégat ! eh bien ! chez lui il ne chantait que des romances : Quand le bien-aimè reviendra ; Ô toi ! qui n’eus jamais dû naître ; Baisez, petits oiseaux ! Ô ma tendre musette ! Il pleut, il pleut, bergère.

Delaune.

Allons, Manique, en voilà assez, taisez-vous.

(On entend du bruit dans la coulisse.)
Cagnard, en dehors.

Ah ! mon Dieu ! Je suis mort !…

Delaune.

C’est la voix de M. Cagnard, notre associé.


Scène IX.

MANIQUE, M. DELAUNE, CAGNARD pâle et défait, AGATHE, MADAME DELAUNE.
Cagnard.

Ah ! mon cher associé ! une chaise.

Agathe.

Comme vous voilà défait, monsieur Cagnard !

Cagnard.

Une chaise… une chaise… mes jambes refusent le service.

(Manique lui donne une chaise.)
Madame Delaune.

Que vous est-il arrivé ?

Agathe, lui donnant un verre d’eau.

Buvez, monsieur Cagnard, ça vous remettra les sens.

Cagnard, buvant une gorgée.

Merci, charmante Agathe !

Delaune.

Il y a donc du nouveau dans Paris ?

Cagnard.

Oui, oui, mon cher associé.

Agathe.

Est-ce qu’il y aurait des rassemblemens ?

Cagnard.

Il y a beaucoup de monde dehors, surtout dans les quartiers populeux.

Manique, se frottant les mains.

Ah ! il y a des rassemblemens du peuple ? Bon ! bon ! Je vas voir ce que c’est !

(Il sort.)