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Page:Dumersan et Brazier - Monsieur Cagnard ou les Conspirateurs.djvu/24

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Manique.

C’est bon, c’est bon ; ne vous gênez pas, je suis républicain, les libertés sont libres.

Cagnard, bas à Juliette.

Quelle situation, madame !

Manique.

Je ne regarde seulement pas ; vous êtes un gaillard, monsieur Cagnard !

(Il sort en riant.)

Scène XVI.

CAGNARD, JULIETTE.
Juliette.

Donnez-moi donc cette lettre.

Cagnard.

Ah ! madame, si vous saviez de qui elle est !

Juliette.

Je le sais, elle est pour moi… Écoutez seulement les premières lignes… Ma chère femme…

Cagnard, stupéfait.

Sa femme !

Juliette, continuant.

Notre mariage sera déclaré aujourd’hui…

(Elle continue de lire bas.)
Cagnard.

Avec le roi de Rome ! Voilà un mariage extraordinaire… c’est de la haute politique… tous les intérêts vont se trouver fondus.

Juliette.

Vous trouvez donc que cette union ?…

Cagnard.

Était tout ce qu’on pouvait imaginer de mieux.

Juliette.

Vous me paraissez un homme sur lequel on peut compter.

Cagnard.

Comme sur un juge inamovible.

Juliette.

Vous sentez-vous capable d’être ambassadeur ?

Cagnard.

Je le suis déjà.

Juliette.

Eh bien ! vous le serez deux fois.

Cagnard.

Mais la loi sur le cumul… Bah ! ça ne fait rien.

Juliette.

Vous allez à l’instant partir pour Londres.

Cagnard.

Il faut auparavant que j’aille à Saint-Pétersbourg… Mais je reviens tout de suite.