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avec la liberté, un sort plus fortuné, démentent évidemment une telle assertion.

Ce n’est pas en imposant des charges injustes, onéreuses, dégradantes, et en lui imposant, en outre, le sacrifice du douzième de toutes les améliorations qu’il a pu faire sur sa propriété, que l’on puisse inspirer à l’homme le désir de demeurer dans cette condition malheureuse. Pour l’attacher à sa propriété, il faut, au contraire, en abolissant tous les entraves qui gênent son industrie, lui fournir la faculté d’y pouvoir trouver en paix, la récompense de son labeur, des moyens d’une existence aisée, et le bonheur pour lui et sa famille, au sein de son pays natal, qui lui est toujours cher, et dont son attachement naturel lui fait un devoir de ne s’en éloigner pour aller chercher fortune ailleurs, que quand la misère lui en fait une loi.

Nous concevons qu’avec des chaînes on pourrait, comme en Russie, lier l’homme à la glèbe ; mais nous disons aussi, « malédiction contre celui qui en aurait seulement la pensée ! »

Depuis plus de seize ans nous avons, plusieurs fois, élevé la voix, sous les noms de Franc Parleur et du Vieux de la Montagne, pour la défense des justes réclamations des Canadiens repoussés, par un éloignement systématique, de l’obtention des terres de la couronne, et tyrannisés par l’oppressive tenure seigneuriale.

Nous nous réjouissons aujourd’hui de voir que déjà, quant à la première réclamation, justice a été rendue