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Page:Dumesnil - Réflexions préliminaires des vrais principes politiques, 1849.djvu/19

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bition peut devenir funeste à la sécurité publique, on doit l’arrêter dans sa course, lui opposer des entraves qui la fasse entrer dans de justes bornes.

Périclès, par son éloquence et sa popularité devenues dangereuses, détruisit le pouvoir de l’Aréopage, le sénat d’Athènes, une cour de magistrats qui balançait le pouvoir du peuple, qui, devenu libre de cette contrainte, se livra aveuglement à la licence et à la corruption. Les Athéniens devinrent les sujets de Périclès. Après leur avoir fait beaucoup de bien, il eut assez de crédit pour détruire leur gouvernement et leurs vertus. Du caractère de bienfaiteur il prit celui de maître. Valérius Maxime observe que, « la seule différence qui existe entre Pisistrate et Périclès fut, que celui-ci exerça par artifice la même tyrannie qu’imposa l’autre par les armes. »

L’esprit public doit donc être d’employer et d’encourager la capacité du génie des hommes distingués, de manière à n’en retirer que de bons fruits de leurs services.

C’était la pratique de l’ancienne Rome que la vertu fût la seule voie à la gloire. Coriolan et Manlius Capitolinus étaient tous deux de braves hommes, et qui méritèrent bien de leur