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jours trouver son semblable ; il n’est jamais une exception unique de son espèce. Mais la populace insensée voit rarement s’élever quelqu’un sans lui attribuer des qualités supérieures à tous les autres hommes. Aussi celui qui est à la tête d’un parti est-il toujours exalté par ses partisans, comme étant supérieur au reste du genre humain. Néanmoins sa conduite prouve constamment, que le plus élevé dans l’ordre social est sur le même niveau que beaucoup d’autres. Les hommes revêtus de grandes dignités, sont presque toujours vus avec des yeux préjugés ; la plupart des autres hommes les regardent dans l’éloignement au travers d’un verre grossissant qui les grandit ; d’autres sont frappés de leur splendeur, et beaucoup sont aveuglés par l’éclat du pouvoir dont ils jouissent. Le plus souvent, tout ce qui paraît à l’homme, brillant ou terrible, lui semble grand aux yeux de son imagination.

Il est évident qu’il ne doit exister d’inégalité dans la société que pour le bonheur social. Ceux qui se croient orgueilleusement plus que leurs semblables, sont souvent au-dessous de la plupart. Ils se targuent follement de leur naissance, comme si dans la nature on trouvait aucune distinction de sang et de supériorité. Tous,