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Page:Dumesnil - Réflexions préliminaires des vrais principes politiques, 1849.djvu/31

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ailleurs, n’ont-elles pas été en proie à toutes les horreurs de la guerre par le faux honneur des princes !

Combien de fois n’a-t-on pas vu la guerre s’allumer par la susceptibilité d’un roi offensé d’un seul mot !

Le roi du Pégu n’a-t-il pas fait la guerre au roi de Siam pour être possesseur d’un éléphant blanc, et venger son honneur outragé du refus de le lui donner sur sa demande ?

Le seul Villiers, premier Duc de Buckingham, cause la guerre à son pays en deux fois, dont une fois contre deux des grandes puissances de l’Europe, parce que son honneur avait souffert d’avoir été relevé, comme il le méritait, dans ses attentats pour s’éduire deux grandes dames. L’Europe dut s’embraser, les vies, les trésors et la sûreté des royaumes risqués et détruits, pour venger le faux honneur d’un impudique puissant.

Un homme ne peut agir honorablement dans une mauvaise cause. Qu’il croie que c’est une bonne cause n’est point une excuse recevable ; car la folie et la méprise ne sont point l’honneur. Également n’est-il pas une meilleure excuse pour lui de ce qu’il s’est engagé à la supporter ; car c’est, en pareil cas, engager son