Page:Dumesnil - Réflexions préliminaires des vrais principes politiques, 1849.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 41 —

protégé, elle devient une conspiration de la majorité contre la minorité. La conspiration aux États-Unis des blancs contre la liberté des nègres, et l’esclavage qui en résulte, est une tache honteuse que l’on voit obscurcir l’éclat des étoiles de la République américaine.

Ainsi, le gouvernement civil est une restreinte partielle imposée par les lois et la société sur la liberté naturelle et absolue, qui, sans frein, deviendrait licencieuse ; et la tyrannie est une restreinte illimitée imposée à la liberté naturelle par la volonté d’un seul ou de plusieurs. L’autorité, parmi un peuple libre, est l’exercice du pouvoir pour la sécurité générale ; la tyrannie opprime une nation pour le bien de l’autorité. Un gouvernement libre protège le peuple dans ses libertés par des règles stables ; la tyrannie enchaîne à l’indépendance arbitraire d’un seul, ou de plusieurs hommes, les libertés de tous.

L’amour de la liberté est un besoin si fortement implanté dans la nature de toute créature humaine, que même le désir de la préservation personnelle, qui est le plus puissent des désirs, ne peut arrêter l’homme dans sa course pour en jouir.

Où règne la tyrannie la vie est précaire, toujours misérable, et souvent insupportable. La