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L’éducation altère et change la nature de l’homme. L’esclave, sous le joug de l’oppression, ne peut être enflammé du courage patriotique de l’homme libre.

La tyrannie est la cause de toutes les cruautés, de toutes les corruptions, de tous les vices, de toutes les bassesses, de toutes les injustices, de toutes les misères et de l’ignorance ; la liberté, au contraire, est l’élément des lumières, des vertus et des actions les plus sublimes ; c’est la source du bonheur humain.

Posséder, avec sécurité, les produits de son industrie, est le stimulant le plus puissant, et le plus raisonnable pour être industrieux ; et être capables de pourvoir aux besoins de ses enfans, est le meilleur motif de les engendrer. Mais ou la propriété est précaire, le travail languit. Le privilège de penser, de dire, de faire ce qui nous plait, de devenir le plus riche que, l’on peut, sans autre restriction que de ne pas nuire au bien public et au bien particulier, sont les glorieux apanages de la liberté, dont les effets sont de vivre sous un bon gouvernement avec aise et sûreté.

Le bonheur d’un peuple est toujours en proportion de la liberté dont il a la jouissance. Sa prospérité est inséparable de la liberté.