puissance maritime durable est l’apanage des états libres.
Le petit état libre d’Athènes, par son pouvoir naval, a pu seul, s’opposer à l’accroissement des grands monarques de la Perse, et défaire leurs flottes, après même que le territoire et la capitale de cette petite république fussent devenus la proie des Perses vainqueurs.
La seule ville de Venise, par sa marine, a fait trembler l’empire Ottoman. En l’année 1756 il eut un tel échec aux Dardanelles, que, dans la consternation générale, les Turcs crurent que l’empire touchait à sa fin ; et si les Vénitiens eussent poursuivi leur victoire, ils auraient chassé les Ottomans de Constantinople et même de l’Europe ; car le Grand Seigneur épouvanté, s’était déjà préparé à fuir en Asie.
La petite Île de Rhodes, renfermée dans les domaines Ottomans, se défendit plusieurs siècles, par sa force navale, contre tout le pouvoir du Sultan ; et ce furent avec de grandes difficultés, de nombreux hasards, d’énormes dépenses qu’il parvint enfin à chasser ses habitans à l’Île de Malte, où ils ne cessèrent de braver sa puissance et de vivre aux dépens de ses sujets.