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Page:Dumont - Éloge de Malesherbes, 1821.djvu/10

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Fut-il jamais régime et plus doux, et plus juste
Que le gouvernement de ce Monarque auguste.
Oui, toutes les vertus on vit briller en lui.
Hélas ! il ne sut point conserver son appui !
Malesherbes, Turgot, de vous il s’environne ;
Vous eussiez maintenu sa royale couronne,
S’il vous eût conservés au timon de l’État.
Ah ! l’on n’eût jamais vu le plus grand attentat !
Vous eussiez employé les plus sages mesures
Qu’auraient nécessité de graves conjonctures ;
Vous eussiez réparé les abus, les malheurs,
Que l’on a reprochés à vos prédécesseurs.
L’État régénéré, sans trouble et sans orages,
N’aurait jamais connu ces funestes ravages,
Cette horrible terreur, ces bouleversemens,
Et ces proscriptions, et ces déchiremens
Qu’on a vu désoler pendant dix ans la France,
Et dont chaque famille a senti la souffrance.
Ah ! mettons à profit tant de calamités !
Craignons de troubler tout par nos témérités.

Non, n’effaçons jamais ces faits de la mémoire,
Retraçons-en plutôt la véridique histoire ;
Qu’ils instruisent enfin les siècles à venir,
Et contre les dangers viennent les prémunir.

Montesquieu, je t’avais consacré mes prémices,
Je fais de te louer mes plus chères délices ;
Depuis bientôt un an constamment je revois
L’éloge que je donne à ton Esprit des Lois.
Je célèbre en ce jour un beau trait qu’on renomme ;