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Chant XI.


Les plantes, comme nous, se livrent au sommeil,’
Et quelques-unes ont un paresseux réveil :
La plupart, cependant, au lever de l’aurore
Etalent la beauté dont leur front se décore.

Des fleurs, à tel instant, présentent une odeur
Qui blesse le cerveau, qui soulève le cœur ;
Quelques heures après, un doux parfum s’exhale
De ces étranges fleurs que ma Muse signale.

Il est des fleurs qui sont amantes de la nuit,
Et qui cachent leurs traits lorsque le soleil luit ;
Il en est que l’on voit ne montrer leur figure
Qu’alors que ce bel astre éclaire la nature.
D’autres servent pour nous à mesurer le temps,
Et ne viennent s’offrir qu’à différens instans.

Des plantes, d’où provient le sommeil admirable ?
La cause en est pour nous encore impénétrable :
Elle sera toujours cachée à nos regards,
Malgré tous les progrès des sciences, des arts.

Il est des fleurs qui n’ont qu’une nuit d’existence ;
D’autres ne nous font voir qu’un seul jour leur présence.
Hélas ! d’autres encore ont un plus court destin,
Et vivent seulement l’espace d’un matin !

L’Héliotrope est chère au Dieu de la lumière,
Et suit, de ses regards, son immense carrière :