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Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/103

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Picardon, avec ses visées et son avidité, comprit tout le parti qu’il pouvait tirer, pour la réussite de ses projets, d’une femme de ce calibre.

En l’étudiant mieux, il jugea qu’elle pouvait être cavale de selle, cavale de trait et même chameau à tout faire, pour franchir les escarpements du pouvoir.

C’était ce qu’il cherchait. Elle n’avait pas de fortune, mais elle valait son pesant d’or pour un politicien sans principes, et surtout sans préjugés.

Le mariage se fit sous la forme légale d’obligation industrielle.

Les deux époux partirent pour Rome, où ils séjournèrent à l’hôtel Montefiori, situé en face de la colonne Trajane.

Picardon savait depuis longtemps à quoi s’en tenir sur la vertu de sa femme. S’il en avait douté, l’érotisme de la jolie modiste, la première nuit de ses noces, l’aurait édifié.

Il ne l’avait épousée que pour son intelligence, sa sûreté de vue et ses moyens d’attraction ; le reste lui importait peu.

Elle avait toutes les audaces, la belle Émerance, et toutes les diplomaties ; c’était une maîtresse femme, de celles dont les fondateurs d’empire font des impératrices.

Un soir, qu’assis sous le quinconce d’oliviers de l’hôtel Montefiori, ils rêvaient aux meilleures règles