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L’Ambrelinois comptait sur la passion de Mme Picardon pour lui et sur l’indifférence que le mari affichait pour les choses de son intérieur, pour se faire donner la jeune fille avec une riche dot. Pour assurer son calcul, il cherchait depuis huit jours l’occasion de se trouver seul avec elle, de la séduire par sa prestance de beau mâle et, au besoin, de la violer.

Les femmes qu’il avait rencontrées jusqu’alors lui avaient été si faciles, qu’il ne doutait pas que Cécile ne se prêtât, sinon joyeuse, du moins docile, à la culbute décisive.

Noël et les fatigues des réceptions du jour de l’an étaient à peu près oubliées à l’hôtel Picardon, lorsqu’une après-midi que la belle Émerance se trouvait en visite chez des amies, Blanqhu aperçut la jeune fiancée de Dornez monter dans sa chambre, emportant un riche album qu’elle avait reçu pour ses étrennes.

Il s’assura que les étages de l’hôtel étaient déserts et que les domestiques réunis à l’office, au sous-sol, s’occupaient de leurs affaires personnelles.

Il monta à la chambre de Cécile et, remarquant que la clef de la porte se trouvait au dehors, il entra vivement en retirant la clef et ferma la porte sur lui.

La jeune fille, absorbée dans l’examen de son album, s’était levée surprise.