Aller au contenu

Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/119

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 95 —

Une main de fer lui étrangla la gorge, tandis qu’un poing osseux lui martelait la figure.

Il tenta de se défendre ; alors la colère de Picardon devint de la rage et il aurait tué l’homme qu’il tenait à la gorge, si la voix de sa nièce ne s’était fait entendre.

— Pitié, mon oncle, ne vous souillez pas du sang de ce misérable, implora-t-elle.

L’avocat lâcha l’odieux personnage.

Il était temps ! Il tomba comme une masse, presque asphyxié. Son visage n’était plus qu’une masse sanguinolente.

Picardon se demandait ce qu’il allait faire de cette charogne, lorsque sa femme, qui venait aussi de rentrer, apparut dans le cadre de la porte, attirée par le tapage et les cris qu’elle avait entendus de sa chambre.

À la vue de sa nièce affaissée dans un fauteuil, elle comprit le drame qui venait de se passer.

— Pas de scandale, Félix, je t’en prie. Conduis Cécile chez toi, je me charge du reste, dit-elle, aussi calme que si elle eût assisté à une représentation de l’Ambigu.

La colère de Picardon était tombée, mais les suites furent terribles pour lui. Comme il allait se retirer emmenant Cécile, il n’eût que le temps de se cramponner au canapé blanc de la chambre virginale, en proie à un premier accès d’épilepsie.