plus souvent dans le vide qu’avec effets rationnels.
De leur côté, les Parquets y sont tellement surchargés
de besogne, si politiquement enrayés,
qu’il y faut toute l’opiniâtreté des parties lésées,
civilement poursuivantes, et copieuses provisions
versées aux caisses des greffes pour obtenir des
poursuites contre les escrocs du grand monde ;
poursuites qui se terminent ordinairement par un
arrêt de non-lieu ou une condamnation de forme,
parfaitement illusoire.
Rien n’est moins enquêteur que Paris. Rien n’y est mieux accueilli qu’un nom ronflant, une fortune supposée, pour tout dire : l’audace.
L’intronisation dans Paris mondain du comte Rastadofsky et de sa femme avait défrayé la chronique de tous les journaux qui se piquent de relations avec le grand monde. On les disait d’extraction impériale, alliés aux Romanofs. On évaluait leur fortune à un milliard. On vanta leurs propriétés du Caucase, leurs forêts et leurs paysans.
Cette mise en scène était une des hautes mystifications de Sabot XXXVIIIe.
Picardon le saboulait ; il flairait en lui un adversaire du bloc dont il était le berger, un tombeur de son ministère.
Il englobait dans ses soupçons les intimes de sa femme.
Il avait épuisé les fonds secrets de l’Intérieur en