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Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/156

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à ses pieds, et traitant son prétendant officiel par-dessous la jambe. Aux lettres succédèrent les visites. Mais Madame était partie pour l’étranger ; Madrid, New-York ou Bombay : la concierge ne savait pas au juste.

Quand les chasseurs de dots apprirent que le jour du mariage était fixé, ils restèrent ahuris.

— Il doit être fort, le gaillard, se dirent-ils en parlant du fiancé.

Au moment de la cérémonie, l’église de la Trinité regorgeait de beau monde : chacun voulait voir l’héritière.

Aglaé Matichon, dans une ravissante toilette blanche, apparut sur le seuil du saint édifice, conduite à l’autel par le vieux Pertuisard, de la banque Pertuisard, Maboulaine et Cie, auteur d’une Étude financière sur la circulation monétaire à fonds perdus et le remploi des capitaux égarés.

Elle embaumait la virginité et l’innocence. On a de ces flairs dans le grand monde.

Elle était jolie, on ne pouvait le nier, et même belle. On trouvait généralement qu’elle valait le coup.

— Vingt-quatre landaus, rien que ça, ma chère ! dit le suisse à la loueuse de chaises.

Me Blanqhu fut complimenté. On ne lui trouvait plus une drôle de gueule.