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— Et l’argent de poche ?

— Laisse venir le premier million, il ne te manquera pas.

— Combien t’en faudra-t-il de ces millions-là ?

— Je n’en sais encore rien, cela dépendra des circonstances. Tu iras faire, un de ces quatre matins, un tour à Malbecoquette, tu sonderas le terrain de ce côté-là. Je sais que Rose, la femme du père Jobardier, n’est pas mal disposée pour toi ; c’est un bon tuyau ; ne la néglige pas. Mais avant de monter t’habiller, je veux te montrer l’expédition du testament, tu me diras si tout est en règle. Il est écrit en espagnol, mais j’en ai fait faire la traduction, qui est jointe à l’acte.

Et, se levant, elle alla à un immense coffre-fort qui se dressait, suggestif, scellé au mur, à côté de la cheminée, et en retira un dossier déjà volumineux.

La traduction était tout ce qu’Agénor put comprendre dans cette paperasserie, émaillée de cachets bleus, verts et rouges, de timbres aussi polychromes.

Il y était bien dit qu’avant de rendre son âme à Dieu, le commandeur Matichon avait réalisé sa fortune montant à cinquante millions, déposés à la banque nationale d’Azara, et qu’il léguait à sa nièce bien-aimée Aglaé Matichon d’Ambrelin, la chargeant de lui élever un monument funéraire,