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Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/182

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Agénor possédait toutes les qualités du marlou de salon ; il se contentait de peu et il trouvait en tout de bonnes raisons. Quand on n’a ni conscience, ni délicatesse, ni amour-propre, rien ne trouble l’esprit ni le cœur, et on peut se faire du lard sans s’inquiéter de savoir quel est le cochon qui le fournit.

C’était parfaitement content de lui-même et des autres qu’il rentra de Malbecoquette et qu’il trouva chez lui son ami Cordace, en chemise, étendu sur le divan de la chambre de sa femme.

— Je t’attendais pour l’autorisation matrimoniale à donner à la procuration d’Aglaé, lui dit celui-ci en lui tendant la main.

— Alors, ça marche ?

— Parfaitement.

— Et où est ma femme ?

— Elle est allée au Grand Hôtel me chercher des régalias.

— Tu peux compter sur quelque chose de bon, car elle s’y connaît. Les cigares, c’est son affaire.

— Je le sais. Et quoi de neuf à Malbecoquette ; as-tu dégoté quelque chose ?

Agénor ne savait s’il devait parler ou se taire, sa femme n’étant pas là pour lui faire signe.

À tout hasard, il répondit sans se compromettre :

— On m’a promis des réponses.