— Je vous remercie de l’avis, pour elle et pour moi. À qui ai-je l’honneur de parler ?
Le sénateur tira sa carte de son portefeuille et la remit à Me Cordace en lui disant :
— Je passerai un de ces jours chez elle.
Mme Picardon, intriguée par ce colloque, s’était approchée des deux interlocuteurs.
— C’est une gageure, minauda-t-elle. Il y a cent affaires d’héritage pareilles à celle de Mme Blanqhu qui occupent Paris, et M. Picardon, qui à ses moments perdus aime assez à plaisanter, pousse à la charge pour animer un peu nos réunions. C’est un genre de réclame qui ne peut qu’être agréable à la belle héritière du commandeur Matichon ; elle marque tout l’intérêt que nous lui portons.
— N’oubliez pas, mon cher notaire, de faire part à votre charmante cliente des bonnes intentions de Mme Picardon, fit le sénateur qui s’éloigna en jetant un regard ironique à la belle diplomate de salon.
— Quel intrigant que ce M. Josse ! Je parie qu’il vous demandait de le présenter à Mme Blanqhu ? dit celle-ci à Me Cordace lorsque le sénateur se fut éloigné.
— Mais du tout ; il m’a parlé d’une affaire avec un de mes clients d’Ambrelin.
— Une entrée en matière. Défiez-vous : c’est un de nos fins roublards de la politique… À propos,