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Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/234

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Il y avait énormément du singe dans le grand avocat ; en ses grands effets oratoires il se mandrillait le nez, le menton et les fesses. Cependant on ne l’avait jamais vu marcher à quatre pattes : ce qui faisait augurer qu’il serait un grand homme d’État.

D’ailleurs tout était grand en lui.

Il avouait modestement qu’il était la grâce, l’élévation, l’esprit, le talent, l’élocution, l’éloquence, la diplomatie, la finesse, le génie.

Sur cette opinion de lui-même, on en avait fait un député.

On en ferait sûrement un Chapeau.

Cependant des ombres apparaissaient à l’hôtel Fornicula : les revenants qui annoncent les catastrophes.

On y avait vu un huissier horrible, puis deux, puis trois, puis six.

L’un avait saisi deux chaises, un autre le salon, un troisième les casseroles, un quatrième une brosse à dents.

Opposition, puis opposition sur opposition ; la justice marchait. Et quand la justice marche, en fait de métallisme on peut attendre, et au besoin se fouiller.

Paris s’occupe peu de ces futilités, excepté quand les journaux en font des affaires d’État.

C’était justement le cas du Rouspettard ; il les annonça, les détailla, les enjoliva, les aggrava. La France était à deux doigts de sa perte.