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Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/27

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s’évertuant à placer sa marchandise le plus avantageusement possible.

Il est de ces salons, qui sont des centres réputés d’affaires, rassemblant, dans une communauté morale, politiciens, financiers, gens de Bourse, avoués, notaires, et gens de toutes robes, autour desquels la féminité, associée galante ou courtière, forme une corbeille fleurie.

Ces bénéficiaires de la société en commandite, qui s’est greffée sur la société nationale phylloxérée, sont l’aristocratie du jour, portant le costume de cérémonie, comme les anciens preux portaient le costume de cour, entourés de courtisans, de coryphées, de caudataires, de courtisanes et de nouveaux prêtres de Mammon ; tous bronzés, métallisés de cœur et d’âme.

Paris seul, le point d’universelle attraction, le centre rayonnant de la galanterie raffinée et de la prostitution galante, peut donner satisfaction aux désirs de luxe, de plaisir et d’érotisme des métalliques, qui se sont partagé la France en fiefs tributaires. Et l’exode se fait incessante, par flux et par reflux.

Ceux qui sont à demeure dans la grande cité qui rappelle tous les hauts lieux de pèlerinage de la libidinosité et des lubricités secrètes, sont des princes blasés, partant sceptiques, rêvant nouvelles frénésies de chair. Ceux forcés au séjour de