Page:Dumont - Paris-Éros. Deuxième série, Les métalliques, 1903.djvu/294

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 270 —

— Continue, tu philosopheras après.

— Oh ! le reste n’est pas long. Un Allemand, sculpteur, me fit deux cachets sur bois. Je devins Bernabé Bastringos, procureur official, et lui, don Requiem. La traduction faite, signée, paraphée et illustrée de nos vignettes officielles, je renvoyai le tout à Aglaé en me mettant à sa disposition. Après quelques lettres envoyées pour embobiner les gogos, ce fut tout. Mais le plus curieux, c’est qu’un mois après, je reçus la visite d’un émissaire d’un nommé Picardon, qui m’offrit des cent et des mille pour le mettre au courant de la rouerie de ma belle-sœur.

Je refusai d’abord, mais il faut que l’argent soit un bien grand magnétiseur, car je finis par céder. Il est vrai que je ne lâchais que petit à petit mon rouleau, contre espèces sonnantes, bien entendu.

Je me serais peut-être arrêté là ; Alice m’en priait chaque jour. Mais Aglaé, qui m’avait promis la forte somme pour me tirer d’affaire dans l’Argentine, me laissait sans nouvelles. Enfin, quoi ! j’ai commis une canaillerie ; j’ai mangé le morceau et j’ai livré à Picardon l’original qui avait servi à la fabrication en espagnol du fameux testament, ainsi que des lettres de ma belle-sœur.

— Ça, c’est rosse, ne put s’empêcher de faire remarquer Me  Cordace.