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Le dîner des Picardon était politique, c’est-à-dire que toutes les vertus en étaient exclues.

Le notaire fut reçu par Mme Picardon de la façon la plus charmante. Il y eut entre elle et lui un serrement de main très collant.

La femme de l’avocat-député n’était ni moins appétissante ni moins suggestive que la Blanqhu ; c’était deux fleurs du même terreau. Ce qui manquait à Mme Picardon pour la rendre aussi désirable que sa rivale, c’était le jeu de la physionomie, l’attraction du fluide prépondérateur de la passion. C’était une femme toute de calcul qui ne s’animait réellement que dans les bras des monstres de la volupté. Autrement, au lit, c’était une causeuse.

Me  Cordace avait, par la marquise de la Fessejoyeuse, la réputation d’être organisé pour toutes les luttes de l’amour. Il y a longtemps que Mme Picardon le désirait.

Comme femmes, il n’y avait à table qu’elle et un ex-procureur impérial, devenu sénateur, une très vieille femme à tête de vieille garde. Encore celle-ci portait-elle des culottes. Elle n’avait donc aucune crainte de se voir disputer le joyeux notaire.

Tous les députés invités étaient ministrables. Leurs capacités réelles auraient pu tenir dans un dé à coudre, mais leurs appétits se cubaient à la tonne. Tous disposés aux pires besognes, on